![]() Réduction des Risques Usages de Drogues |
Deux enquêtes récentes en milieu pénitentiaire, l'une portant sur les prévalences virales et le dispositif de soin (enquête Prévacar), l'autre sur la disponibilité et l'accessibilité aux mesures de prévention et de réduction des risques infectieux (étude Pri2de), apportent de nouvelles données confirmant la nécessité d'un ajustement de la politique de santé publique en milieu pénitentiaire.
La prison est considérée comme un lieu à haut risque sur le plan infectieux1. Il sy concentre une population fréquemment consommatrice de substances psychoactives, marquée par une précarité sociale importante et des comorbidités psychiatriques fréquentes. Les conditions de détention (promiscuité, absence dintimité, hygiène dégradée, violence) favorisent lexposition aux risques infectieux. Les pratiques à risques restent un sujet tabou du côté des personnes détenues, ce qui confirme de nombreux intervenants dans leur conviction quelles nexistent pas en prison. La sexualité, synonyme dhomosexualité, est difficile à évoquer dans un environnement marqué par des valeurs "viriles", lintimidation et la violence.
Si la consommation de cannabis est extrêmement banalisée et implicitement plus ou moins tolérée, lusage de drogues reste en soi pénalisé, en prison comme au dehors, et lusage de la voie intraveineuse, qui concerne le plus souvent des médicaments détournés de leur usage, ne fait par contre lobjet daucune tolérance. Par ailleurs, les usagers de drogues représentent une sous-catégorie peu enviable dans la hiérarchie sociale de la prison, se situant juste au-dessus des "pointeurs" (délinquants sexuels), ce qui ne les motive pas à se déclarer aux intervenants sanitaires.
Les mesures destinées à prévenir les risques infectieux datent de 19962 et sont centrées sur le VIH. Elles comprennent essentiellement la mise à disposition deau de javel (afin de décontaminer le matériel dinjection mais aussi de tatouage ou piercing), de préservatifs et lubrifiants, la prophylaxie post-exposition (PEP) et laccès aux traitements de substitution aux opiacés (TSO). Lefficacité de leau de javel sur le VIH dans le contexte de lincarcération est contestée dans la mesure où les conditions de son efficacité ne sont pas réunies (degré chlorométrique, temps de contact avec le matériel à désinfecter), et il est encore plus que probable quelle ne soit pas efficace sur le VHC3. Certaines mesures de réduction des risques pourtant autorisées en milieu libre ne le sont pas en détention (programme déchange de seringues, antiseptiques, matériel de sniff...) en France. En ce sens, la France est en opposition avec les recommandations de lOMS datant de 1993, préconisant une équivalence du dispositif de soin et de prévention avec le milieu libre, mais aussi avec les termes de la Loi de 1994, prévoyant également une équivalence de dispositif entre la prison et le milieu libre.
Des études trop rares et trop anciennes
Peut-on approcher la réalité du risque infectieux en France ?Si des études de cas ou dincidence du VIH et/ou des hépatites ont été conduites à létranger, aucune na été réalisée en France, en dehors dune réalisée à la prison de la Santé à Paris en 19984. Celle-ci portait sur lincidence de lhépatite C, avec suivi prospectif mensuel jusquà 3 mois puis à 6 mois, mais pour un échantillon de détenus relativement faible (moins de 700 détenus) : aucune séroconversion VHC nétait constatée. La taille de léchantillon nécessaire à lobservation de séroconversions pour le VHC dans le cadre dun suivi prospectif en milieu pénitentiaire est sans doute beaucoup plus importante5.
Les rares autres études disponibles portant sur les prisons françaises sont anciennes. Elles concernent lévaluation des prévalences virales, létat de santé lors de lincarcération ou en détention, les pratiques à risque ou le dispositif de soin. Pour ce qui concerne les prévalences virales (tableau), celles-ci oscillent entre 4,2% et 6,9% pour le VHC, 0,8% et 3,4% pour le VHB et 0,6% et 1,6% pour le VIH selon les méthodologies utilisées, les établissements explorés et la période détude. La proportion de détenus bénéficiant dun traitement antirétroviral pour le VIH se situe entre 0,5% et 1,4%.
Ces résultats sont cependant à considérer avec réserve : il sagit de données agrégées, souvent déclaratives et ne permettant de statuer que sur une proportion limitée de détenus. Ils sous-évaluent sans doute la réalité des prévalences mais celles-ci restent néanmoins notablement supérieures à celles en population générale.
Lenquête Drees de 1997, répétée en 2003, donne également des indications sur lusage de substances psychoactives à lentrée en détention, avec un recul de lusage dopiacés illicites entre 1997 et 2003 et une baisse du recours à linjection parallèlement à une augmentation des TSO déclarés à lentrée en détention (méthadone).
Lors dune étude transversale réalisée selon une méthodologie rigoureuse en 2004 auprès de 1000 détenus, les prévalences des troubles psychiatriques venaient conforter ce qui était perçu sur le plan clinique : une surreprésentation anormale de troubles psychiatriques parmi les détenus6, 6% de détenus atteints de troubles schizophréniques (contre < 1% en population générale), 24% présentant un tableau dépressif franc, 18% un trouble anxieux généralisé et 15% une dépendance aux drogues.
En ce qui concerne les pratiques à risque, les données publiées les plus récentes sont celles de létude Coquelicot réalisée auprès dusagers de drogues en milieu libre (2004) : 61% avaient été incarcérés à un moment ou à un autre de leur parcours et parmi eux, 12% avaient eu recours à linjection en détention et 1/3 avaient partagé leur matériel dinjection.
Une étude réalisée en 1998 dans 4 établissements du sud de la France, auprès de 1212 détenus ayant accepté de répondre à un questionnaire anonyme, montrait que 1% déclaraient des rapports homosexuels en prison, 1% se prostituaient en détention, 43% des usagers de drogues par voie intraveineuse actifs avant incarcération continuaient à sinjecter en prison, 21% de ceux sinjectant en prison partageant leur matériel et 7% se déclaraient sêtre initié au shoot en prison.
Les données françaises, qui sont anciennes et discutables pour certaines dentre elles sur le plan méthodologique, mettent cependant en évidence un risque infectieux plus que probable, par ailleurs largement étayé par la littérature internationale. Les populations, les pratiques et les dispositifs évoluant rapidement, il paraît évidemment nécessaire de disposer de données récentes pour pouvoir préconiser un ajustement de la politique de santé publique en milieu pénitentiaire. Deux enquêtes récentes ont oeuvré dans ce sens, lune portant sur les prévalences virales en milieu pénitentiaire et loffre de soin (enquête Prévacar), lautre sur la disponibilité et laccessibilité aux mesures de prévention et de réduction des risques infectieux en milieu pénitentiaire (étude Pri2de).
Tableau : Statut sérologique pour le VHC, VHB et VIH chez les détenus entrant ou en cours de détention (%)
Mouquet
1997Mouquet
2003Remy
2000Remy
2003Drassif
2005135 prisons
Détenus entrants1134 prisons
Détenus entrants185 prisons
27245 détenus288 prisons
31215 détenus28 prisons
Détenus entrants3Séropositivité VHC
% de détenus testés4.4a
204.2a
276.3b
ND6.9b
ND5.9b
38Séropositivité VHB
% de détenus testés2.3a
250.8a
20
3.4b
37Séropositivité VIH
% de détenus testés1.6a
461.1a
40
0.6b
41ARV à lentrée en
détention0.8
0.5
1.4
1 études une semaine donnée / 2 étude transversale / 3 période détude : 2005
a séropositivité déclarée parmi ceux déclarant connaître leur statut sérologique / b test positifLes données nouvelles de Prévacar et Pri2de
Concernant loffre en matière de TSO, lenquête Prévacar montre que 100% des UCSA indiquent un accès à au moins un des deux types de TSO, soit par buprénorphine haut dosage, soit par méthadone. Quelques établissements ne proposent toutefois quun seul traitement : BHD seule dans 4 établissements, méthadone seule dans 4 autres. La continuité des soins à la sortie, en matière de TSO, ne concerne que la moitié des établissements (55%), 38% des établissements déclarant ne pas mettre en oeuvre de procédure formalisée.Concernant loffre en matière de réduction des risques, 18% des équipes des UCSA déclarent avoir eu connaissance de découvertes de seringues usagées dans létablissement au cours des 12 derniers mois et 29% dans les établissements accueillant moins de 500 personnes détenues. La découverte de seringues concerne plutôt les établissements de grande capacité, supérieure à 150 places. Il sagit de déclarations des équipes sur la base dinformations soit connues directement delles, soit portées à leur connaissance par des tiers. Cet indicateur laisse supposer des pratiques dinjection.
Les résultats de Pri2de mettent en évidence, sur de nombreux plans, une insuffisance de mise en oeuvre du dispositif de réduction des risques infectieux préconisé tant sur le plan national (circulaire de 1996 et guide méthodologique relatif à la prise en charge sanitaire des personnes détenues, dans sa version actualisée de 2004) quinternational (la référence retenue étant les recommandations émises par lOMS en 2007). Les principaux points repérés comme déficients sont linformation fournie aux détenus (de ressort sanitaire) sur lutilisation de leau de javel à visée de réduction des risques mais aussi sa mise à disposition en détention par ladministration pénitentiaire, la mise à disposition de lubrifiants avec les préservatifs pour hommes mais aussi celle de préservatifs féminins dans les établissements accueillant des femmes détenues, linformation sur laccès à la prophylaxie post-exposition.
Si les TSO semblent le plus souvent reconduits à quelques exceptions près, leur initiation reste absente dans 13% des établissements et dans de nombreux autres établissements, seul lun des deux est proposé. Des limitations posologiques sont notées, en particulier pour la méthadone, et des pratiques de pilage existent dans 1 établissement sur 5. Par ailleurs, les recommandations de lOMS stipulent quen labsence de mise à disposition de préservatifs et de matériel dinjection stérile, les mesures dinformation-éducation-communication portant sur les risques infectieux et le dépistage pour les affections virales restent dimpact extrêmement limité et que lorsque les PES sont absents, les praticiens doivent continuer à plaider pour leur mise en oeuvre en milieu pénitentiaire, en particulier sils sont disponibles en milieu libre.
Des soins pour des abcès potentiellement liés à des pratiques dinjection sont évoqués par 34% des établissements, certains précisant cependant que ces abcès auraient été acquis antérieurement à lincarcération. Des soins dinfections cutanées consécutives à des tatouages, piercings ou scarifications sont évoqués dans 70% des établissements et des soins pour des saignements de nez en lien avec une pratique de sniff dans 9% des établissements. Néanmoins, seuls 3 traitements post-exposition ont en tout été déclarés prescrits dans les 12 mois précédant linventaire, aucun au décours de pratiques à risques liées à un usage de drogues.
Lexistence de pratiques à risque
Les données récentes disponibles sont concordantes concernant lexistence de pratiques à risque vis-à-vis des risques infectieux en détention. Les précédentes études de prévalence ont constamment retrouvé des prévalences du VIH et des hépatites virales supérieures en prison à celles en population générale. A ceci sajoutent des troubles psychiatriques beaucoup plus fréquents et une précarité sociale plus marquée.Ces données épidémiologiques viennent conforter la nécessité de mettre en place une véritable politique de santé publique à destination des personnes détenues, prenant en compte lexistence de pratiques dinjection mais aussi de sniff ou dautres pratiques à risques potentiellement contaminantes comme le tatouage, le piercing ou les pratiques de scarification.
Des actions de formation et la mise à niveau des moyens alloués au milieu pénitentiaire sur un plan sanitaire mais aussi sans doute pénitentiaire sont indissociables de cette évolution. Le rapport de lexpertise collective Inserm sur la réduction des risques auprès des usagers de drogues remis en juin 2010 a rappelé lintérêt dexpérimenter en détention les mesures de réduction des risques ayant fait leurs preuves en milieu libre. Le plan daction stratégique 2010-2014 (Politiques de santé pour les personnes placées sous main de justice) inclut un bilan de la politique actuelle de réduction des risques en milieu pénitentiaire et de prévoir les ajustements simposant : "Des disparités existent entre UCSA et établissements pénitentiaires concernant la mise à disposition de ces moyens de RDR et la réalité de leur utilisation. Il importe de disposer de données concernant ces disparités pour améliorer la prévention du risque infectieux (VIH/VHB/VHC) chez les personnes détenues et pour proposer des mesures de RDR adaptées et applicables en détention, immédiatement ou après une phase expérimentale." Létude Prévacar et linventaire Pri2de font partie ce bilan.
Concernant la recherche, lextension de lenquête Coquelicot en milieu pénitentiaire devrait permettre dinterroger directement des usagers de drogues incarcérés sur leurs pratiques de consommation de drogues et leurs pratiques à risque vis-à-vis de la transmission du VIH et des hépatites au niveau national en 2012. Conjuguées avec les données des études présentées ici, elles devraient permettre dorienter les mesures nouvelles à mettre en place en milieu pénitentiaire. Par ailleurs, lObservatoire européen des drogues et toxicomanies prévoit la publication dun rapport européen "Prison" en 2012 faisant le point, par pays membre de lUnion européenne, des données disponibles sur les usagers de drogues sous main de justice et leur prise en charge. Lharmonisation européenne des dispositifs et politiques publiques en milieu pénitentiaire constitue également certainement une étape vers une amélioration de la prévention du risque infectieux et la prise en charge des usagers de drogues incarcérés.
Lenquête Prévacar
Lenquête Prévacar est une enquête sur la santé des personnes détenues réalisée par la DGS avec la coordination scientifique de lInVS.
Cette enquête comportait un volet offre de soins et un volet prévalences. Les objectifs de Prévacar étaient destimer la prévalence de linfection par le VIH, le VHC, et des TSO (méthadone ou BHD) dans la population adulte incarcérée ; et de décrire de loffre de soins dans les établissements pénitentiaires (organisation et pratiques du dépistage, prise en charge des personnes VIH et hépatites, accès à la prévention et à la RdR). Le volet offre de soins de lenquête Prévacar permet dactualiser les connaissances sur loffre de TSO en France.
Réalisée en juin 2010 auprès de 168 unités de consultation et de soins ambulatoires (UCSA), cette enquête bénéficie dun taux de participation de 145 UCSA (86%), représentant 56011 personnes détenues, soit 92% de la population incarcérée au 1er juillet 2010. Le très bon taux de participation des établissements à lenquête Prévacar, grâce à la mobilisation des personnels des équipes soignantes, permet de disposer de données fortement représentatives de la population des détenus (le taux de données manquantes nexcédant pas 3% pour le volet offre de soins).
Les principales limites de lenquête résident dans le mode déclaratif du recueil de données et lexistence dun biais de désirabilité sociale de la part des répondants, qui peut être renforcé par le caractère institutionnel de lenquête. De plus, le questionnaire était renseigné par le médecin responsable de lUCSA qui ne disposait pas forcément de lensemble des informations. Toutefois, malgré ces limites, lenquête Prévacar permet de disposer de données fiables et actualisées sur loffre de soins en matière de réduction des risques auprès des usagers de drogues incarcérés, au niveau national.
Léquipe : Christine Barbier, Laurence Caté, Julie Bouscaillou, Khadoudja Chemlal, Hélène Morfini, Christophe Michon, Lionel Lavin, Bernard Faliu, Abla Maache, Martine Clément pour la DGS ; Marie Jauffret-Roustide, Caroline Semaille, Yann Le Strat, Elise Chiron, Etienne Lucas, Lila Oudaya pour lInVS ; Marc-Antoine Valantin (AP-HP). Le comité de pilotage : Grégory Bratz (Act-Up), Rozenn Calvar (DGOS), Emeline Chaigne (Speep), Jean-Claude Cognet (DAP), Dominique De Galard (DAP), Sandra Essid (AIDES), Caroline Gasiglia (TRT5), François Moreau (Speep), Rhida Noujouat (Sidaction), Pierre Pouyanne (ARS), Patrick Serre (Aspep).
Le programme Pri2de
Le programme Pri2de (programme de recherche et intervention pour la prévention du risque infectieux en détention) émane dun groupe de travail de lAction coordonnée 25 (recherches en santé publique dans le domaine des hépatites B et C) de lAgence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Sa finalité est dévaluer les mesures de réduction des risques infectieux nouvelles à déployer en milieu carcéral et les expérimenter.
Linventaire, présenté ici, en constitue la première étape, et a pour objectif dévaluer la disponibilité et laccessibilité aux mesures de réduction des risques infectieux officiellement préconisées en France en milieu pénitentiaire. Il a bénéficié dun financement de lANRS et de Sidaction. Un questionnaire écrit a été adressé à chaque responsable dUCSA (unité de consultation et de soins ambulatoires) et SMPR (service médico-psychologique régional), explorant la disponibilité et laccessibilité des différentes mesures de réduction des risques infectieux préconisées, ainsi que leur connaissance présumée par les détenus mais aussi par les équipes de soin.
Les différentes sections portaient sur : leau de javel, les préservatifs et lubrifiants, les traitements de substitution aux opiacés (TSO), linformation transmise aux détenus sur le virus de limmunodéficience humaine (VIH), les hépatites, les infections sexuellement transmissibles (IST) et la réduction des risques (RdR), lutilisation éventuelle de dispositifs ou outils de réduction des risques non prévus par la circulaire de 1996 mais existants dans le référentiel national des actions de réduction des risques en direction des usagers de drogues du 14 avril 2005, les outils et protocoles concernant dautres pratiques à risque sur le plan infectieux (coiffage, objets dhygiène, tatouage, piercing...), le dépistage du VIH et des hépatites et la vaccination contre lhépatite B, le dépistage des IST, les traitements post-exposition (TPE) et les actes de soins dispensés en détention au décours de pratiques à risques présumées (soins dabcès, infections cutanées liées au piercing, tatouage...).
Un entretien avec un soignant désigné dans le questionnaire écrit a ensuite été conduit afin de préciser certains aspects, sur un plan plus qualitatif. Au total, 66% des 171 établissements ont répondu au questionnaire, couvrant 74% de la population incarcérée au moment de létude.
1 Fazel S, Baillargeon J, "The health of prisoners", Lancet, 2010
2 Ministère de la santé/justice. Circulaire n°739, 5 décembre 1996 : measures to fight against AIDS in prison setting.
In: DGS/DH/DAP 1996
3 WHO, Effectiveness of interventions to address HIV in prisons. In: Evidence for action technical papers. Geneva: WHO-UNODC-UNAIDS; 2007
4 Arrada A, Zak Dit Zbar O, Vasseur V, Prevalence of HBV and HCV infections and incidence of HCV infection after 3, 6 and 12 months detention in La Sante prison, Paris. Annales de medecine interne, 2001, 152, Suppl 7, 6-8
5 Gore SM, Bird AG, "Study size and documentation to detect injection-related hepatitis C in prison", QJM : monthly journal of the Association of Physicians, 1998, 91, 353-357
6 Falissard B et al., "Prevalence of mental disorders in French prisons for men", BMC psychiatry, 2006, 6, 33