![]() Réduction des Risques Usages de Drogues |
Sida en France, état des lieux
"Comment vit-on en France avec le VIH/sida ?" Cest sous ce titre que sont parus les résultats de lenquête Vespa menée en 2003 auprès de 2932 personnes séropositives. On y apprend que sept personnes atteintes sur dix sont des hommes, quune sur deux se déclare homosexuelle et que les régions les plus touchées sont les régions Ile-de-France et Provence-Alpes- Côte dAzur. De nombreux étrangers sont concernés, notamment chez les femmes. La moitié des personnes contaminées ont été diagnostiquées avant 1993. En ce qui concerne les usagers de drogues, ces travaux montrent que laccès au matériel dinjection puis aux traitements de substitution ont considérablement réduit la transmission du VIH dans ce groupe. Mais elle souligne que les coinfections sont élevées : huit séropositifs usagers de drogues sur dix sont également infectés par le VHC. Le rapport constate chez toutes les personnes infectées une altération importante des conditions de vie.
Source: Population et sociétés,
Institut national détudes démographiques,
novembre 2004.Les médias marqués par lalcool...
Le gouvernement a débuté en novembre une campagne de prévention intitulée "Alcool : votre corps se souvient de tout". Annonces presse, spots télé et dépliants seront ainsi diffusés jusquen décembre. Lors du lancement, le ministre de la santé Philippe Douste-Blazy a rappelé que lalcool est la deuxième cause de mort évitable, derrière le tabac, avec 45000 décès par an (liés aux cancers, maladies cardiovasculaires ou digestives, etc.). Même si la consommation dalcool baisse depuis quarante ans dans lhexagone, la France reste lun des plus gros consommateurs dEurope. Leffort de prévention doit donc se poursuivre. La campagne se décline en trois volets, en fonction des cibles : les hommes dâge moyen, les femmes enceintes et lalcool au volant. Les repères rappelés par la campagne sont ceux de lOMS : au maximum trois verres par jour pour les hommes, deux verres pour les femmes... et zéro pendant toute la grossesse !
Source : Ministère de la santé, novembre 2004Bars et restaurants : cest la dernière cigarette
Dans le quotidien Libération du 30 septembre, on apprenait que la ville de Paris espère faire adopter le label "Établissement sans tabac" à plus de 12000 bars et restaurants de la capitale. Le but : proposer comme un service supplémentaire labsence de fumée. Mais lUnion des métiers de lindustrie hôtelière semble réticente face à cette initiative. Et le quotidien de rappeler que la loi Evin na jamais été réellement appliquée depuis 12 ans dans ces lieux recevant du public. Pourtant, les amendes sont dissuasives : 450 euros pour toute personne fumant dans lespace non-fumeur dun restaurant et 1500 euros pour le propriétaire de létablissement qui nindique pas clairement les deux espaces distincts. Mais seulement une dizaine damendes ont été établies depuis lapplication de la loi Evin... Dailleurs, une enquête du magazine 60 millions de consommateurs prône plutôt une interdiction complète. Equipés de deux capteurs, lun au monoxyde de carbone, lautre à nicotine, les envoyés du magazine ont testé les ambiances enfumées de restaurants et boites de la capitale. Résultat : les espaces non-fumeurs sont effectivement deux fois moins "chargés" en nicotine, mais le taux en CO est identique, voire plus élevé quen zone fumeur.
Source : Libération, 30 septembre 2004 ;
60 millions de consommateurs, novembre 2004."Faits comme des rats"
Une équipe de lunité Inserm bordelaise "physiopathologie et comportement" vient de réussir à produire un modèle animal de la toxicomanie humaine. Ils ont pu sélectionner des rats prêts à faire 1500 fois le même geste pour obtenir une dose dhéroïne, et même capables de subir des décharges électriques pour cette récompense. Détail intéressant; seuls 17% des rongeurs devenaient dauthentiques junkies. Le but nétait pas, bien sûr, de martyriser les pauvres rats, mais de posséder ainsi des animaux qui permettront de connaître les déterminismes de la dépendance et de tester de nouvelles molécules de substitution.
Source : Science, août 2004; vol. 305 : p. 1014-7.Traitements de substitution : une reconnaissance mondiale
LOrganisation mondiale de la santé (OMS), lOffice des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et lOnusida ont conjointement pris position en faveur de laccès aux traitements de substitution. Outre leur rôle dans lamélioration de la qualité de vie des usagers de drogues par voie intraveineuse, ils sont considérés comme des médicaments de première nécessité dans le cadre de la prévention de la transmission du VIH et des hépatites B et C.
Arguant de lefficacité des traitements de substitution tant sur le plan sanitaire que social et économique, les trois organismes recommandent :
- La disponibilité dune gamme diversifiée et flexible doptions de traitement (méthadone, buprénorphine, LAAM, laudanum, prescription dhéroïne, etc.) ;
- Une prise en charge pluridisciplinaire et constructive basée sur un dialogue entre léquipe médicale et les usagers afin de favoriser ladhésion au traitement ;
- Lintégration des traitements de substitution aux politiques générales de santé ;
- Lintégration des personnes séropositives dépendantes aux opiacés à des programmes prenant en compte les deux conditions suivantes afin de prévenir la transmission du VIH : rechercher les possibles interactions médicamenteuses et faciliter ladhérence ;
- La mise en place de critères adaptés dinclusion aux programmes de substitution, le contrôle des conditions de délivrance et la formation des praticiens.
Espérons que ces recommandations ne resteront pas lettre morte...
Source : Substitution maintenance therapy in the management of opioid dependence and HIV/AIDS prevention : position paper.
OMS/ONUDC/Onusida. Avril 2004.